Avignon

 

Festival du théâtre, incontournable, la ville est magique , j'ai appris à l'aimer et même à m'y retrouver, c'est un joli labyrinthe

le In est appréciable quand il convoque. Cette année  Mc Burney a fait des miracles, et joué le jeu avec une grande application,   toujours prêt à briser un peu la langue de bois, architecture stalinienne qu'il dit pour le palais des papes, ah et lecture dans une prison, d'un texte de prisonnier par son ami J Berger bravo

que font tous ces gens  qui ne ratent aucune séance, culture réflexion, on y va comme à l'école, les tenants de la culture professent, commémorent, cette année c'était le centenaire de jean Vilar, pensez donc, pièce sur Jean, nuitée ratée et projection dans la foule sur le parvis, le 14 juillet, ah Vilar, c'était un rouge!

le festival venu , tenu par un désir réel d'élargir l'audience, c'était encore le rêve d'un théâtre populaire

mais les grilles de lecture se sont évanouies, rien de populaire maintenant, une fiction,

 faut d'abord survivre à Avignon, pas difficile mais très cher

amusant, tous ces écolos perdus en plein dans l'hyperconsommation

le problème d'Avignon,  cette dure leçon d'une société marchande et inégale qui imprime ses exigences et ses formes aux gens de théâtre, prière de s'inscrire dans ce cadre, prière de s'endetter, de s'enfermer dans de petites salles noires alors qu'il fait si beau dehors, prière de coller à un conformisme et paradoxe, de ne pas faire de mise en scène puisque la majorité  du off n'a pas de moyen, et que le in en a trop.

c'est devenu un marché

pour les troupes , les acteurs,

il y a un Avignon qui n'a pas besoin du public, professionnels entre eux, soirées arrosées, serrage de pompes,

le public heureusement  il est là, et on ne le ménage pas, courez donc brave gens, attendez en plein soleil ou dans des couloirs étouffants, places ultra réservées, inaccessibles,

la force du festival est qu'on n'en fait pas le tour,

il y a tellement à interroger

il n' y a pas de pédagogie à Avignon, le choix de maître et marguerite était tout de même l'occasion de s'interroger sur la génération durement muselée des écrivains des années trente, sur les interactions culture révolution socialisme démocratie,

la maison de Boulgakov a été pour une génération un centre de ralliement et de résistance pour les russes

une soirée consacrée aux poètes pouvait peut être permettre d esquisser le problème, mais non, et pas d'Akhmatova qui m'intéresse tant, une lecture de qualité de la toujours iconique Marina Tsvetaeva, qui au fil des lettres paraissaient  éperdue et totalement perdue, perturbée dans n'importe quelle société, je me demandais quel pouvait bien être le rapport entre cette pauvre démunie et tous ces gens qui passent leur vie  avoir un statut, à s'organiser, à se défendre contre toute menace de folie et de déséquilibre, entre ce public et la poétesse, à mon avis aucun rapport, et aucun mot sur cette génération russe,  rien pour faire réfléchir, peut être des débats que j'ai ratés, cela m'étonnerait,

Avignon est discours, discours institutionnels, discours sur tout, prière d'adhérer aux discours, de la grande culculture

merveilleux passionnés qui ont tout vu, qui ne ratent rien, impressionnants passionnés

et bien courageux acteurs

Simon McBurney Artiste associé -Festival Avignon

   Thomas Ostermeier L'ennemi du peuple de IBSEN

on peut lire aussi De quoi Avignon 2012 est-il le nom ? sur Evene.fr  Par Etienne Sorin et Patrick Sourd - Le 26/07/2012

mention spéciale à

 Je suis venue de Yalda Younes et Gaspard Delanoë, enfin un peu d'humour et même de loufoquerie à Avignon qui en manque tout à fait, à propos du conflit israelopalestinien, faut le faire! on les avait caler sur des horaires impossibles, genre  19h puis minuit, jamais lu de critique, et pourtant ce spectacle alliant danse et sketch mettait en scène deux artistes  homme et femme qui se sont visiblement rencontrés et ont allié leur tempérament, alors cette si belle danseuse commençant en arabe à déconner sur ce projet d'un état palestinoisraélien avait de quoi surprendre et d'ouvrir les esprits, car on mésestime l'immense capacité de rire et de comique de la culture arabe, quand en plus une merveilleuse danseuse donne des cours à un nul, on se dit qu'il se passe quelque chose, mais aucune trace, la vidéo réalisée par Avignon ne rend compte de rien, seule une petite conférence permet d'apercevoir les personnalités des artistes de cette performance et un interviewer si mauvais mais tout à fait représentatif de ces conférences infligées aux passionnés d'Avignon.

Cantarella et son travail sur Deleuze, inclassable, émouvant, pour faire travailler les pragmaticiens du langage car qui parle, qui émeut, qui entend-on ?

 

 

 

 

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