Simon McBurney
Maître et Marguerite de Boulgakov / SHUNKIN
voir Maitre et Marguerite à Bobigny
Avignon
Alors Maitre et Marguerite
critiques vaines et bien plate, les critiques racontent l'histoire mais là il faut raconter le roman, pourquoi pas le lire?
il y avait ceux qui aimaient l'oeuvre, et les autres qui l'ignoraient
c'est d'abord un grand travail théâtral à partir d' une oeuvre dont le metteur en scène a voulu rendre toutes les histoires , en jouant avec des espace de lumière, schématisation des espaces, mais pas si facile à suivre, à cause de leur télescopage
est ce pour cela que certains partent avant la fin
roman tenu restitué suivi dans son armature, au risque de se perdre
il semble que le metteur en scène a énormément travaillé le découpage, il y a eu plusieurs versions, en Angleterre, au Luxembourg? et finalement à Avignon où le metteur en scène et la troupe ont travaillé jusqu'au dernier moment.
on sent une volonté de comprendre et de ne pas trahir cette oeuvre
dans roman il y a lecture , ce que j'ai privilégié ne le sera pas forcément par Mc Burney, mais on peut se fier aussi à sa lecture, particulière insistance sur les trahisons, Juda et aussi celui qui veut piquer l'appartement à l'éditeur
il y a ce que j'ai estompé mais que la représentation exige, alors il faut incarner ce Yeshoua, si doux à la lecture, qui apparaît aussi vite qu'il disparaît qui se confond même avec le diable, la représentation de Jésus me semble pourtant un peu lourde
il y a des séquences qui ne peuvent être rendues, ni des époques. Dans une société de pénurie, Moscou des années trente, le diable sur scène distribue robes, bijoux et dollars à foison, Mc Burney passe vite, peut-être aurait-il fallu inonder les spectateurs de billets de 500 euros, des vrais, alors on aurait vu Avignon et son public distingué certainement se battre comme des chiffonniers, évidemment ça coûte! et puis après 3 jours les billets disparaissent, et le commerce serait ruiné!
c'est pourtant exactement ce qu'imagine Boulgakov, comme spectacle idéal
une société d'abondance (de consommation) dans un moment de pénurie, ce que la censure a immédiatement interdit
c'était pourtant marxiste non?
le chat je le voyais autrement, plus agile, la poupée maniée par les acteurs relève du vocabulaire de Mc Burney, Shun Kin marionnette et Coeur de chien, marionnette aussi,
forte utilisation des cameras et des projections, des dimensions nouvelles sont manifestes dans le théâtre, acteurs jouant et projetés en même temps mais sous des angles agrandis et différents, (même utilisation dans les six personnages en quête d'auteurs de Stéphane Braunschweig )
projection sur le mur lui même
moment fabuleux ou le mur entier du palais semble reculer , je ne pensais pas qu'une telle illusion était possible à cette échelle en direct
alors bien sûr la fin, ou le mur semble s'écrouler
l'ensemble : acteurs, mouvements, découpages, enchaînements, projections, musique, pas trop, tout tendait vers un théâtre épique et moral
curieux moment ou la caméra filme les spectateurs signifiant bien que le théâtre est là dans cette immédiateté
et le commentateur ou le diable dit presque avec regret "retournons dans les années trente"
la pièce n'est pas sans renvoyer à des images de guerres actuelles et à quelques références contemporaines mais Mc Burnay ne cherche pas la provocation inutile, il est obsédé par la fidélité aux personnages et aux messages de l'oeuvre
je trouve que son principal message et le plus personnel est le courage, le sien , celui des hommes
le meilleure et la plus complète des critiques dans lesoir.be (Belgique):
Simon McBurney enflamme Avignon
sur l'internet Maître et Marguerite pour les nuls
mise en scène et adaptation de SHUNKIN de Tanizaki par Simon McBurney
j'ai découvert son travail il y a deux ans, lors de son passage à Paris
c'est vraiment le hasard qui m'y amena et là je fus scotché totalement surpris par une si intense réalisation scénique
travail venu du Japon, avec un grand musicien de shamisen, des espaces venus du théâtre japonais, une poupée maniée par des manipulateurs représentant Shunkin enfant, et une des manipulatrices qui devient l'actrice jouant Shunkin
jamais je n'ai vu une telle maîtrise dans les supports vidéo, un oiseau s'envole d'une cage et devient vidéo qui flotte puis redescend et redevient oiseau de papier
déplacement, maîtrise des espaces, jeux des acteurs, musique
tout était parfait, prenant, car lisible , rendant avec clarté la merveilleuse histoire de Shunkin
il faut dire que la nouvelle de Tanizaki que j'ai découverte depuis est un chef d'oeuvre, histoire d'une passion absolue, entre une jeune maîtresse de shamisen , aveugle, et son disciple qui finira par se rendre aveugle afin de rejoindre le monde de sa jeune maîtresse.
voir critique du Figaro avec images
http://blog.lefigaro.fr/theatre/2010/11/simon-mcburney-ravive-junichir.html
voir aussi une autre critique qui rend bien et la nouvelle et la représentation
http://parfumdelivres.niceboard.com/t6444-shunkin-tanizaki-simon-mcburney
enfin un compte rendu universitaire audio
présenté dans le cadre d'un colloque sur les Processus mémoriels et geste créateur dans les arts du spectacle
par
madame Marie-Isabelle Boula de Mareuil
extrait video de Shunkin mis en ligne par la compagnie Complicité
et en plus il a monté l'opéra d'après Coeur de Chien de Boulgakov !
Alexander Raskatov A Dog’s Heart
une présentation de son parcours noubel obs