carnets

 

 

De longues batteries de rêves ont serré mon cœur, je ne suis pas poète,  la poésie s'est ininterrompue, en mon crâne martelé de veines corrodées, de dégoûts et de tracas, je suis comme mes frères, les humains serrés parmi les maîtres éhontés qui parlent fraternité, et bombent les martyrs, s'excusant à peu de frais, un million de palestiniens serrés comme des sardines, sur l'île de Ré dit un journaleux, la poésie c'est un métier à tisser, inventé par les Parques, depuis bien des mille, elle a pris la route, et s'est déstatufiée, heureusement, elle s 'accroche aux branches tels les écureuils, qui grignotent des sexes de femelles, elle prend des avions et s'avance sur le tarmac, du fric plein le portefeuille (toujours les écureuils), les poètes reconnus ont signé la carte du parti, et amènent leurs gros nez avec l'étendard de la reconnaissance

 

Ma poésie est invisible comme l'air et les écureuils,

La joie venait toujours après  la paye

J'ai marché dans l'inconfort du délire, comme tous mes frères

Plus besoin d'être pendu, Villon, il suffit d'être dans cette société cartonnée, pressurée, aveuglée, multicodée,

Il est urgent d'avoir encore quelques visions, voire hallucinations, gonflant des voiles (c'est Iseult qui revient) urgent d'oublier et de refondre, les creusets de l'individualité, de l'originalité, hors des sentiers (picotés évidemment par les réminiscences, pi au carré des blés) et d'avoir quelques lecteurs  riches de notions, mais on tend vers une société de lecteurs privés justement des références du sens, ils lisent en zappant, ouvriers policés, préparés à tourner les boutons d'un savoir nu, exposés aux accidents  et dans leurs corps montent une pestilence,

Où est la musique?

Il faudra toujours des Dante pour replier l'univers,

parapluie d'étoiles,

sur ce chemin du monde

et il faudra des guides

à ces aveugles

qui beuglent.

 

 

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des mots inconnus des terres  inouïes des attentes des crépuscules des heures qui ne sont pas des heurs des rencontres avec des mortes Frida Pessoa des voix m'invitent me pénètrent m'éduquent me cinglent un nouveau moi des cohortes de maladresses des coups de gueules désir qui rode vieil inconnu dans un monde barbare  comme autrefois

Et toujours une  interrogation à coups de mots étonnés  coups de pelles dans l'anonymat  pourtant pas loin du jour je trouve (je suis bien le seul) 

Je m'élance vers la moindre forme pourtant critique

Et méfiant

Et j'avance avec ces amis qui m'étreignent je cherche ma poésie

Et il n'y en a pas

toutes les images non fixes se refusent

Elle n'est ni eau glacée ni grand océan  ni aucune attention particulière ni captation ni froide ni chaude des gisements d'amour  venus de la terre profonde

Au milieu des désarrois de l'histoire des hommes

Construire des montagnes magiques ou des labyrinthes féeriques si secrets qu'on y chercherait encore les mystères intelligents les cérémonies apaisantes les masques tutélaires

Les énergies  les féroces sculptent du sens contre l'insensé

En moi des correspondances  roulent s'apprennent

 

Les rêves sans cesse se transforment

la parole des hommes est chétive

Leur violence si faible malgré toutes les férocités

Tellement ample l'imposture de la posture

Notre destin inachevé toujours aussi incompréhensible

Que dieu nous roule

Dans cet univers qui ne devrait pas exister

Qu'on recouvre de mots de coups de pinceaux

Si beaux

Quelle connerie tout de même le matérialisme dialectique ou pas

 

Projets des hommes à reconstruire leur terre bourgeonnante malgré eux

S'élancer vers

La silhouette 

D'elle

 

Ce dont je suis sur

C'est que ce qui se présente comme poésie  devient de plus en plus libre de forme et de dettes

 

Avec une conscience nette que les références habituelles en ce pays sont réellement caduques

Courir vers d'autres fils

La littérature  d'ici est un petit maillon

 

Courir vers d'autres pensées penseurs incarnations

 

La forme poétique n'est plus assurée pas même de ses dernières caractéristiques

 

Tout explose est menacé

La modernité

Les formes ne durent pas  elles sont illusionnisme

Les écarts délivrent seuls des messages

Et encore et encore faudrait les lire dans les bavures des persécutions des manipulations  des pouvoirs comme d'hab

la poésie inscrite dans les balbutiement des  discours en tout genre et des superstructures

 

Et

Devant ce morceau  d'une tête de pierre figée qui m'attend sur cette montagne au coin de la rue du village en ce désert où tous les gens passent et se serrent la main sous les bombes fragments recouverts de ce sang qui unit les morts et les guerriers les engins de reconstruction  les annonces des bénéfices  les étendues des attentats et du colossal changement climatique  les épidémies s'écrasent comme des avions dans des contrebandes du pouvoir que reluquent les cohortes enflammées des futurs candidats à la paupérisation alors que l'avenir est dans l'achat de son petit m2 s'endetter pour le posséder les masses entières ne concordent pas avec l'extension des misères et la compression hospitalière

Niveau 1

Niveau 2

Il faudrait alors que les désirs correspondent à l'amour

 

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