ETA HOFFMANN

 

Ernst Theodor Amadeus HOFFMANN

 

Il est un des pôles du romantisme allemand et européen, malheureusement ici, en France ,il reste un peu relégué comme conteur, et à la librairie Gibert vous ne le trouvez que dans les rayons contes pour enfants, mais au moins vous le trouvez.

 Je ne sais pas pourquoi il m'apparait si vivant, si incroyablement véloce et capable de provoquer le réve,  avec le sourire, tellement les écrits d' Hoffmann sont toujours traversés d'humour, un regard ironique qui traverse toute l'épaisseur du conte, la rêverie et son double, les effets de miroir sont saisissants d'intelligence et de trouble. Il faudrait aussi ajouter à quel point les récits d'Hoffmann sont enthousiastes, les héros, le rythme, les rebondissements, tout est enthousiasme.

Hoffmann est parti de la musique, Il est d'abord un fou de musique, critique il  commente et découvre Beethoven, et par dessus tout Mozart;  C'est en écrivant sur  Don Juan  qu'il se découvre conteur épris de fantastique.
Mais il est aussi fonctionnaire, avocat, homme de dossier, d'où le réalisme, la paperasse?

Il a tout quitté pour devenir directeur de théâtre, metteur en scène, ce pourquoi il me parle autant, il est empli d'un sens de la scène, ses contes touchent au théâtral, il écrit et se met en scène, le lecteur est spectateur. Il construit des mises en scène féériques accessibles seulement par l'écriture, c'est la fascination  que procure la princesse Brambilla

PRINCESSE BRAMBILLA

Nous sommes dans un opéra de Mozart , nous sommes en pleine comedia dell arte, mais aussi dans un univers de symboles triomphe du Baroque , un tourbillon d'intelligence et d'illusion, comme un opéra halluciné

 Hoffmann se tourna  vers des univers de plus en plus fantastiques,  un fantastique qui sait se nourrir de fantasmes profonds avec aussi de grands horizons romantiques. Il y a un fantastique de découverte et presque  pédagogique comme celui du VASE d'OR, un fantastique déchirant,  renvoyant à des blessures inconscientes, et créant cet Unheilmliche  comme l'a dénommé S. Freud dans son fameux essai Sigmund Freud, " L’inquiétante étrangeté " (Das Unheilmliche) (1919)

" L'un des procédés les plus sûrs pour évoquer facilement l'inquiétante étrangeté est de laisser le lecteur douter de ce qu'une certaine personne qu'on lui présente soit un être vivant ou bien un automate. Ceci doit être fait de manière à ce que cette incertitude ne devienne pas le point central de l'attention, car il ne faut Pas que le lecteur soit amené à examiner et vérifier tout de suite la chose, ce qui, avons-nous dit, dissiperait aisément son état émotif spécial. E. T. A. Hoffmann, à diverses reprises, s'est servi avec succès de cette manœuvre psychologique dans ses Contes fantastiques.  Cette observation, certainement juste, vise avant tout le   Der Sandmann (L'homme au sable) dans les Nachtstücke (Contes nocturnes / édition des Oeuvres complètes d'Hoffmann par Crisebach.) d'où est tiré le personnage de la poupée Olympia du premier acte de l'opéra d'Offenbach  Les Contes d'Hoffmann.

"Je dois cependant dire, et j'espère avoir l'assentiment de la plupart des lecteurs du conte, que le thème de la poupée Olympia, en apparence animée, ne peut nullement être considéré comme seul responsable de l'impression incomparable d'inquiétante étrangeté que produit ce conte ; non, ce n'est même pas celui auquel on peut en première ligne attribuer cet effet. La légère tournure satirique que le poète donne à l'épisode d'Olympia, et qu'il fait servir à railler l'amoureuse présomption du jeune homme, ne favorise guère non plus cette impression. Ce qui est au centre du conte est bien plutôt un autre thème, le même qui a donné au conte son titre, thème qui est toujours repris aux endroits décisifs : c'est celui de l'homme au sable qui arrache les yeux aux enfants. " Freud conduit ensuite son analyse lumineuse vers les conflits enfouis et les tourments du personnage et de l'auteur.

 C'est ainsi queHoffmann tisse et crée les bases d'un romantisme fabuleux et premier, ce qu'avait  pressenti Nerval qui constamment se réfère à Hoffmann au moins dans le début du Voyage en Orient. Ici l'on communique avec le grand romantisme, celui qui a manqué à la littérature française. Théophile Gautier,si habile,a déroulé avec brio sa période fantastique , mais il n'y croit pas, c'est juste habile, avec Hoffmann au contraire, le fantastique est naturel, source d'enseignement et communique à toute l'étrangeté de  notre existence, sans oublier la revendication du rire et du Moi.

sur le net une présentation  de l'oeuvre d' ETA Hoffmann par André Durand , biographie et présentations des oeuvres complètes avec résumé et commentaire

Hoffmann est un compositeur, un ami en qui j'ai toute confiance  et qui a entendu du Hoffmann dans un concert m'a certifié qu'il était un réel bon compositeur, mais rarement joué.

A Berlin il a vu l'arrivée de Napoléon , il n'a pas apprécié.

Un de ses romans les plus célèbres, est le chat Murr, peinture de la société berlinoise et en alternance sur des feuillets arrachées, les mémoires d'un chat écrivain,

E.T.A. Hoffmann - Königsberg, 1776-1822, jurist, poet, conductor


et comme ETA Hoffmann est tout de même tombé dans domaine public, vous pouvez le lire en ebook, et donc sur vos portables et sur vos liseuses!!!

 

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