LA TEMPETE
SHAKESPEARE
MISE EN SCENE DE DOMINIQUE PITOISET
Un spectacle rare, moderne, pensé, inattendu, riche de risques esthétiques et humains, exprimant la ferveur et l'invention d'une équipe réunie justement par ce qui s'appelle un metteur en scène
sur la critique, je m'en abstiendrai,
Louanges : Houda Ben Kamal, l'Ariel liliputienne tunisienne, choisie, élue par D Pitoiset comme star de l'année, car on n'a rarement vu un être si réel irréel, si merveilleusement sublimée, transportée par le jeu, si magique son chant en arabe sur le livre de Prospéro
marionnettes, bellement maniées et réalisées, un Caliban finalement juvénil et pur;
deux acteurs italiens nous faisant un festival de
comédia, de
lazzi , tellement dans la tradition, et eux aussi, accueillis en leur langue et leur liberté;
une Miranda intense en son énergie sensuelle, mais bien seule entre sa
marionnette et un Prospero aveugle,
lisant ses livres en braille. D. Pitoiset a été amené à jouer suite à la défection
d'un acteur, il a accepte le défi, logique d'une
quête commencée il y a plusieurs années, avec Shakespeare et la Tempête.
Ce spectacle est la suite et la fin d'une création au théâtre de Bordeaux, il fait écho à une création plus globale , réalisée au Théâtre Farnèse à Parme, dans une scénographie plus ambitieuse: plage de sable sur une scène entière, encadrée d'immenses voiles, musée de Prospéro reprenant des objets et des merveilles d'un musée de Parme, et visité par le public, (goûts de D Pitoiset, plasticien et architecte), déjà Prospéro était aveugle
C'est peut être cette histoire que le metteur en scène n'a pas assez soulignée, ou introduite, car le public est confronté à une réduction et à des propositions qui ne s'expliquent que par cette suite, ce rebond, d'une mise en scène à une autre,. le propos étant de présenter une tempête en chambre, les personnages ne s'estompent que parce qu'ils ont déjà été explorés, les poupées s'inspirent des personnages du spectacle italien, Miranda renvoie aux dimensions plantureuses du Prospéro italien., la fine couche de sable est un écho aux tonnes de sable de l'île italienne,
Les trouvailles sont multiples, peut être abruptes pour celui qui vient découvrir, il faut comprendre que cette représentation est habitée d'une histoire, que ces choix viennent de l'exigence de se renouveler, et aussi de rencontres que D Pitoiset a eu le mérite de provoquer et d'accueillir.
Invention et méditation sur les dernières pages du livre de Shakespeare, méditation sur l'illusion et la création
avec dans l'air cette magie qui accompagne vie et art, art et vie, un aveugle y affronte l'ultime
en compagnie d'Ariel et de Caliban
vrai chemin d'un art théâtral
fin d'un cycle
(Suite à un entretien de Dominique Pitoiset, à propos de la Tempête de Shakespeare à l'Odeon, aux ateliers Berthier et un groupe de profs de lettres)
Autres sites présentant le spectacle et le metteur en scène
http://www.theatre-odeon.fr/fichiers/t_downloads/file_222_Tempete.pdf
http://www.tnba.org/page.php?id=12
le théâtre Farnese de Parme